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La restauration mise sur la solidarité
L'ouverture à Paris, après Nantes, du Reflet, un restaurant employant une majorité de salariés porteurs d'une trisomie 21, montre la voie pour de nouveaux modèles. Et le monde de la gastronomie ne manque pas d'idées pour jouer un rôle social.
En facilitant la rencontre autour de la table avec des personnes trisomiques, Le Reflet Paris, comme son équivalent à Nantes, sensibilise à la différence tout en permettant des emplois en milieu ordinaire. (Alban Couturier)
De nouveaux restaurants naissent à Paris tous les jours ou presque. Le Reflet, qui a ouvert en octobre dans le Marais après avoir été créé à Nantes fin 2016, n'est cependant pas tout à fait comme les autres. Non pas tant pour sa cuisine fondée sur des plats mijotés de saison et bâtie autour d'une carte courte qui en font un établissement dans l'air du temps. Mais pour l'équipe mise en place. Autour du chef, elle se compose en effet en majorité de personnes porteuses d'une trisomie 21.
L'objectif est de leur offrir des opportunités d'emploi dans un milieu ordinaire. Tout est né du projet que Flore Lelièvre a présenté pour son diplôme d'architecture d'intérieur. Planchant sur l'idée d'inclusion, elle y imaginait un lieu permettant à des personnes trisomiques comme l'est son grand frère de travailler. Son énergie a fait le reste, donnant vie au concept. « Le Reflet permet une intégration professionnelle et sociale. En créant une rencontre, il représente un moyen de sensibiliser à la différence », souligne la jeune fondatrice.
Un pari réussi
Les deux établissements sont des SAS qui ont donné lieu à des levées de fonds auprès de personnes privées motivées et à du financement participatif. Pour montrer qu'il s'agit d'entreprises économiquement viables. Mais l'association Trinôme 44 est dans les comités de pilotage et se porte garante des valeurs des projets. Tout y est soigneusement pensé. Pour passer commande, les convives tamponnent des cases sur des cartonnettes portant le nom des plats. Tandis qu'une collection d'assiettes ergonomiques a été spécialement réalisée pour correspondre aux capacités de préhension des personnes trisomiques.
S'appuyant sur les trois ans d'existence à Nantes, Flore Lelièvre juge que le pari est réussi. « Au début, les gens venaient pour le projet. Aujourd'hui, ils reviennent pour la bonne table », constate-t-elle. En parallèle, les jeunes gens employés en CDI avec des temps partiels adaptés ont accru leurs compétences. Et l'expérience a séduit le chef de l'Elysée, Guillaume Gomez , qui est devenu le parrain du Reflet Paris.
Faire évoluer les regards
La nourriture ayant un caractère universel, elle constitue un bon moyen de faire passer des messages. Les pistes pour lier gastronomie et rôle joué dans la société sont multiples. Jusqu'au 1er décembre se déroule l'opération « Une Part en plus ». 65 chefs et restaurants s'engagent à reverser 10 % d'un plat ou d'un menu à Action contre la faim. Au-delà de la récolte de fonds, l'initiative représente aussi l'occasion de sensibiliser le public aux causes de la faim dans le monde.
L'association Etoilés et Solidaires, regroupant des chefs allant de Pierre Gagnaire à Stéphanie Le Quellec, lutte, elle, contre l'isolement, notamment celui des personnes âgées en créant des ateliers culinaires ou en lançant des invitations dans des établissements.
Tandis que l'association Food Sweet Food a créé le Refugee Food Festival , permettant chaque année de confier les fourneaux de restaurants à des cuisiniers réfugiés. Une manière de faire évoluer le regard des gens mais aussi d'accélérer l'insertion professionnelle de ces chefs. Food Sweet Food dispose aussi d'un restaurant à Ground Zero à Paris qui sert de tremplin pour préparer l'ouverture d'un établissement.
Une valeur d'exemple
Ces projets sont soutenus aussi bien par du crowdfunding que par le fond Dotation Jeunes Talents de Gault & Millau ou Elior Group Solidarité. Jusqu'en décembre, les convives de la Résidence peuvent déguster les plats du Syrien Haitham Karajay, qui a travaillé dans les médias dans son pays avant d'arriver en France en 2015. Une occasion de découvrir le mouhammara, un caviar de poivrons et noix ou un shawarma aux épices syriennes.
Et les initiatives essaiment. Les initiateurs du Reflet sont régulièrement sollicités par des gens ayant envie de répliquer le modèle. L'initiative a donné naissance au livre « Restaurants extraordinaires » paru aux éditions Hygée, pour inspirer d'autres entreprises envisageant d'employer des gens ayant un handicap. Rien ne vaut la cuisine pour aider à la communication.
Restaurant Paris - français - Paris 3 – Marais - Les Halles – Rambuteau - Hôtel de Ville – handicap – solidaire
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Niché au cœur du IIIe arrondissement de Paris, le restaurant Le Reflet vient tout juste d’ouvrir ses portes.
La devanture est simple, la salle lumineuse et la décoration minimaliste, mais ce lieu est bien plus qu’un simple restaurant. Le Reflet, c’est l’initiative d’une Nantaise de 29 ans, Flore Lelièvre. Alors qu’elle achève ses études pour devenir architecte d’intérieur, elle présente un projet de restaurant «extraordinaire».
Inspirée par son frère porteur de trisomie 21, elle imagine un établissement inclusif qui embaucherait des personnes dites «différentes». Elle veut changer le regard des gens sur eux et un restaurant qui serait aussi bon, qu’inclusif est la parfaite vitrine. Encouragée par ses professeurs et ses proches, Flore passe un an à chercher des soutiens pour mettre sur pied son projet tout en travaillant en parallèle, puis en décembre 2016 elle ouvre son premier établissement à Nantes. Le succès est immédiat.
L'initiative est belle, les plats sont bons et l’ambiance est excellente
Trois ans (et un livre !) plus tard, Le Reflet débarque à Paris. Le concept est toujours le même : en salle et en cuisine, l’équipe est composée en grande partie par des personnes porteuses de trisomie 21 qui sont toutes embauchées en CDI. Et parce que Flore a le souci du détail, elle a même été jusqu’à dessiner les très jolies assiettes afin de permettre une meilleure prise en main par ses employés. Avis aux amateurs de belle vaisselle : elles sont en vente si vous souhaitez ramener un peu de design à la maison…
Le Reflet a ouvert ses portes à Paris le 9 octobre 2019.
Mais attention, ce n’est pas parce que la cause est noble qu’on a envie de retourner déjeuner ou dîner au Reflet. Non, avant tout c’est une adresse à retenir car la cuisine y est sacrément bonne. Ici pas de carte, mais trois plats et trois desserts aux choix (avec une option vegan). Les options changent environ toutes les deux semaines en fonction des saisons. Et, s’il fallait encore vous convaincre, le chef de l’Elysée, Guillaume Gomez est le parrain du Reflet. Bref, l’initiative est belle, les plats sont bons et l’ambiance est excellente. C’est donc la nouvelle adresse du Marais à tester de toute urgence.
Restaurant Paris - français - Paris 3 – Marais - Les Halles – Rambuteau - Hôtel de Ville – handicap – solidaire
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Le restaurant extraordinaire ouvre à Paris
Après un premier restaurant à Nantes, Le Reflet ouvre sa première adresse parisienne. Le Reflet ? Un lieu pas comme les autres !
Ici, l'équipe est en majorité composée de personnes porteuses de la trisomie 21. Ce beau projet a pour but de donner une chance aux personnes trisomiques grâce à leur présence en salle ou en cuisine, et ainsi ouvrir le monde du travail à la différence. Les employés ont un métier plus qu’un travail : ils sont serveurs, serveuses, aide-cuisiniers... L’idée est de leur donner de l’autonomie dans leur vie (logement, transports, vie sociale).
La consommation est, de la même manière, pensée différemment. En effet, le mot d'ordre est le partage afin de pouvoir profiter d’un moment convivial entre ami(e)s ou en famille.
Au menu ? 3 entrées, 3 plats et 3 desserts qui changent régulièrement. Les recettes sont élaborées à base de produits locaux, et l'établissement privilégient les circuits courts. Le restaurant a également comme projet de travailler ponctuellement avec des chefs invités afin d’élaborer des plats exclusifs avec l'équipe.
Encore un peu de patience avant de vous rendre dans ce restaurant extraordinaire : l’ouverture est prévue début octobre.
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Manger solidaire à Paris
Aller au restaurant tout en faisant une bonne action, c’est possible! Zoom sur trois nouveaux lieux employant chefs réfugiés et handicapés mentaux dans la capitale.
Le Reflet
Après une première adresse ouverte à Nantes en 2016, ce «restaurant extraordinaire» dont l’équipe est en majorité composée de personnes porteuses d’une trisomie 21, vient d’ouvrir dans le Marais. Le projet, lancé par Flore Lelièvre, se veut un lieu d’inclusion mais aussi de restauration de qualité «fait d’émotion, de sens et de partage». Parrainé par le chef de l’Elysée Guillaume Gomez, le restaurant sert une cuisine de saison, imaginée par le chef Ibrahima Sylla (noix de saint-jacques grillées, tombée de poireaux et palourdes ; poulet 100 jours rôti au jus, écrasé de pommes de terre beurre noisette et ail des ours...).
Le Reflet. 11, rue de Braque (3e). Tél.: 01 42 71 35 97. Tlj sf sam. (déj.), dim., lun. et mar (dîn.). Menus: 20 € (déj.), 30 € (dîn.).
Par Alice Bosio
Publié le 8 novembre 2019 à 17:56, mis à jour le 8 novembre 2019 à 17:59
L’équipe du restaurant Le Reflet, Paris 3e.
L’équipe du restaurant Le Reflet, Paris 3e. Le Reflet Paris
Restaurant Paris - français - Paris 3 – Marais - Les Halles – Rambuteau - Hôtel de Ville – handicap – solidaire
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Après un premier restaurant à Nantes, ouvert en 2016, le Reflet se lance à l’assaut de la capitale. Depuis le 9 octobre, l’équipe pilotée par Flore Lelièvre a ouvert un deuxième site en plein du cœur du Marais, dans le 3e arrondissement. Une bonne nouvelle pour l’équipe de ce restaurant pas comme les autres, qui emploie en majorité des personnes atteintes de trisomie 21.
« On est très heureux. » Au téléphone, Flore Lelièvre ne cache pas son enthousiasme. Cette jeune architecte d’intérieur, qui a lancé, en 2016, à Nantes, le Reflet, ce restaurant pas ordinaire qui emploie majoritairement des personnes atteintes de trisomie 21, vient de remporter son pari : monter un deuxième restaurant dans la capitale.
« Nous sommes installés au 11, rue de Braque, dans le 3e arrondissement, détaille Flore Lelièvre. L’établissement peut accueillir 38 couverts et nous employons 12 personnes, dont huit atteintes de trisomie 21. »
« Un super emplacement »
Après cinq mois de travaux, l’équipe a pu s’installer dans un local de 185 m², « un super emplacement au beau milieu du quartier historique parisien ».
Spécificité de ce bâtiment, les caves voûtées qui pourront être « privatisées pour des réunions d’entreprises, des afterworks », espère Flore Lelièvre.
Pour mener à bien ce projet, un budget de 800 000 € était nécessaire. « Nous avons réussi à lever 55 000 € grâce à la plateforme participative Kisskissbanbank, se réjouit Flore Lelièvre. C’est trois fois plus que ce que nous espérions. » Par ailleurs, 245 000 € ont été apportés au capital de l’entreprise par divers mécènes. Le reste a été financé par deux emprunts bancaires : « Nous continuons à chercher des soutiens financiers et nous bénéficions d’une belle mobilisation. »
« Quoi de plus visible que Paris ? »
Face au succès du restaurant nantais, qui ne désemplit pas, pourquoi monter à Paris ? « Quoi de mieux, de plus visible que Paris pour porter notre message et le partager avec le plus grand nombre ?, estime l’initiatrice du projet. Avec ce restaurant, nous montrons qu’employer des personnes atteintes de trisomie, c’est possible. Et nous espérons que cela donnera envie à d’autres de se lancer. »
Le Reflet, 11, rue de Braque, à Paris, tél. 01 42 71 35 97. Ouvert le midi du mardi au vendredi et le soir du mercredi au samedi. Menus de 16 € à 30 €. Réservations sur le site du restaurant.
Restaurant Paris - français - Paris 3 – Marais - Les Halles – Rambuteau - Hôtel de Ville – handicap – solidaire
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A première vue, le Reflet est un restaurant comme un autre : un petit bistrot moderne, poutres en bois et pierre de taille, installé dans le haut Marais, à Paris. Le menu est assez classique, appétissant, fait maison et de saison : brandade de morue et roquette, risotto aux champignons, axoa de veau aux piments doux, fontainebleau, tarte bourdalou… Ici c’est le personnel qui est extraordinaire : car le Reflet emploie, en salle comme en cuisine, des personnes porteuses de trisomie 21. Cette initiative est celle de Flore Lelièvre, jeune femme dynamique même pas trentenaire. Tout a commencé lorsque, étudiante en architecture d’intérieur, elle a imaginé pour son projet de diplôme un restaurant où son frère, trisomique, pourrait travailler. Le projet a trouvé tant d’écho et de soutien qu’elle s’est lancée dans sa conception en dur, et un premier Reflet a vu le jour à Nantes en 2016. Succès retentissant, qui a mené à l’ouverture d’une deuxième adresse à Paris, ce mois ci. Si elle l’a baptisé ainsi, c’est en référence à la rencontre de l’acier et du verre qui deviennent miroir – mais aussi, dit-elle, « parce que les personnes handicapées ne sont pas si différentes, et qu’elles nous renvoient une image de ce que nous sommes, sans filtre. »
Malgré la loi de 2015 incitant à « l’égalité des chances », à peine plus d’1% des 60 000 personnes trisomiques en France travaillent actuellement en milieu « ordinaire ». Dans la même veine, il y a bien les Cafés Joyeux qui existent depuis 2017. Mais alors que ceux-ci ne proposent qu’une offre courte façon « snacking », Le Reflet est un restaurant à part entière, avec services du déjeuner et du dîner et des propositions de plats variés. Au final, peu d’aménagements spécifiques ont pourtant été nécessaires : il a fallu imaginer un système où les clients tamponnent les plats qu’ils souhaitent, pour fluidifier les commandes ; des assiettes facilitant la prise en main ; un planning allégé pour ménager le personnel. Et surtout, choisir des recettes qui se préparent en amont, des plats mijotés plutôt que des cuissons minute, afin d’éviter tout stress au moment du coup de feu. Car les employés extraordinaires répondent très mal au stress. Ils adorent, en revanche, l’aspect méthodique et créatif des mises en place, et excellent généralement au dressage des assiettes.
Lorsque je suis allée déjeuner au Reflet à Paris il y a quelques jours, j’ai rencontré Ibrahim au poste de maître d’hôtel, méticuleux et attentif, Inès au service, riante et espiègle, ou encore Eurydice véritable « machine de guerre » en cuisine, selon ses collègues. Avec Ulysse, Cyril, Michael et Redouane, Ils sont sept personnes trisomiques à travailler ici. Tous en CDI à temps partiel, ils font un service de 5h par jour (midi ou soir), et sont accompagnés de trois personnes « ordinaires » : un manager de salle, un chef, et un plongeur/commis de cuisine. Il y a aussi Fabrice, pâtissier et directeur artistique. Fabrice accompagne l’aventure parisienne depuis le début, notamment sur la partie « sucrée », parce qu’il a été touché en plein coeur par le projet : « j’y ai trouvé une incroyable connivence avec mes propres névroses », m’a-t-il dit. Ce qu’il a observé aussi, c’est le pouvoir magique de la cuisine, qui transforme les gens. Car la cuisine est un lien, un vecteur social et un révélateur. En faisant à manger aux autres, les personnes porteuses de handicaps se révèlent à elles mêmes, se découvrent des tas de talents, et acquièrent la fierté du bon et du bien fait. Car j’oubliais : si on va au Reflet pour le projet social, on y retourne parce qu’on s’y est régalé.
Informations pratiques
Le Reflet Nantes, 4 rue des trois croissants, 44000 Nantes
Le Reflet Paris, 11 rue de Braque, 75003 Paris
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Créé à Nantes, Le Reflet a ouvert mi-octobre 2019 son deuxième restaurant, à Paris. Une aventure basée sur l'inclusion de salariés trisomiques, embauchés en CDI à tous les postes.
C’est un « restaurant extraordinaire » qui a ouvert mi-octobre 2019 rue Braque, au cœur du Marais, dans le IIIe arrondissement de Paris. Si Le Reflet sort de l’ordinaire, c’est grâce à ses salariés, sept trisomiques sur onze. Créé à Nantes en 2016 par Flore Lelièvre, Le Reflet veut favoriser leur inclusion et nous faire bien manger.
« Tout le monde est hyper concentré »
« On est là pour bosser hein ! » Inès ne transige pas avec ses collègues quand l’heure est venue de préparer la salle. Arrivée à 10h30, elle regarde sur le tableau ses missions du jour : nettoyage des banquettes, puis service. « C’est parti. » L’objectif du tableau, « c’est de les mettre en autonomie, de les aider à prendre des initiatives », explique Frédéric Hauray, directeur du lieu.
Inès prend le balai, Ibrahim nettoie les toilettes, Mickaël fait la plonge et Eurydice, toque de cheffe sur la tête, aux fourneaux. « Notre top chef », vante Fabrice, second en cuisine, sourire fixé aux lèvres. Ça n’émeut pas Eurydice, frileuse aux compliments : « La vinaigrette, c’est facile avec l’huile et la moutarde. » Ibrahima, chef cuisinier passé par le Fouquet’s, l’enjoint à saler et poivrer, elle s’exécute.
Saladier en main, Eurydice a terminé sa vinaigrette. En cuisine, Ibrahima et Fabrice confie aux salariés "les tâches répétitives, qu'ils trouvent géniales et qu'ils s'appliquent à bien faire".
Saladier en main, Eurydice a terminé sa vinaigrette. En cuisine, Ibrahima et Fabrice confie aux salariés « les tâches répétitives, qu’ils trouvent géniales et qu’ils s’appliquent à bien faire ». (©SL / actu Paris)
Dans l’équipe de ce vendredi midi, à la fin de la première semaine d’ouverture, « tout le monde est hyper concentré », pointe Frédéric. « Il y a une peur de décevoir hallucinante », a-t-il remarqué. Quand il pose chaque couvert, Ibrahim redouble de précaution. Pareil pour Inès, au service : elle explique avec soin la composition de la mise en bouche, un tartare de cabillaud assaisonné de la vinaigrette d’Eurydice.
Trois des sept salariés ont été formés au CFA Médéric, dans le XVIIe arrondissement, qui dispose d’une classe passerelle handicap. Inès a travaillé en alternance pour Ibis. « Je préfère ici, c’est plus calme », dit-elle. Tous en CDI, la plupart peuvent se targuer d’un beau palmarès : Inès a servi Brigitte Macron et Mickaël « connait bien Édouard Philippe » pour l’avoir servi à Matignon.
Ibrahim, 21 ans, prépare les tables pendant qu'Inès passe l'aspirateur, quelques dizaines de minutes avant l'arrivée des clients.
Ibrahim, 21 ans, prépare les tables pendant qu’Inès passe l’aspirateur, quelques dizaines de minutes avant l’arrivée des premiers clients. (©SL / actu Paris)
« Aspirer la différence »
Parmi les onze membres de l’équipe, sept ont le chromosome supplémentaire de la trisomie 21. L’impact de cette anomalie, qui n’est pas une maladie, varie selon chaque personne : déficience intellectuelle légère, difficultés motrices, changements d’humeur. « C’est comme avoir un enfant de cinq ans, un ado et un adulte dans le même corps », résume le directeur, qui anticipe chaque demande :
La tarte Bourdaloue, je répète tous les jours ce que c’est. Ils s’en souviendront sur le service, mais sûrement pas demain. Il y a un équilibre à trouver.
Son travail, comme celui de Thomas Boulissière, est « d’aspirer la différence » pour que tout soit normal. Thomas gère, depuis trois ans, le restaurant nantais ouvert en 2016. Il est venu accompagner l’ouverture parisienne, pour « transférer » ce qu’il a appris. « C’est une remise en question totale de tout ce qu’on fait : il faut s’adapter, être pédagogue, avoir envie de transmettre et de valoriser. »
Ibrahim a une passion : le bar, et une formation de barman. Un shaker a été acheté uniquement pour lui. "Quand il est au bar, il a des étoiles dans les yeux", sourit Frédéric Hauray.
Ibrahim a une passion : le bar, et une formation de barman. Un shaker a été acheté uniquement pour lui. « Quand il est au bar, il a des étoiles dans les yeux », sourit Frédéric Hauray. (©SL / actu Paris)
Un restaurant pensé pour ses salariés
Tout, au Reflet, est pensé pour prendre en compte cette différence et l’effacer aux yeux du client. Il y a de l’espace entre les 19 tables. Sur celles-ci, la carte est composée de fiches intégrées dans le bois. La commande se fait avec un tampon, pour éviter la prise de notes. Les plats arrivent dans des assiettes spécialement conçues pour s’adapter aux mains des salariés, disposant de moins de plis.
Avec un tampon, le client commande plat, entrée ou dessert sur une grille. Il y a un menu le midi et un le soir, qui changent toutes les deux semaines pour ne pas déboussoler les salariés.
Avec un tampon, le client commande plat, entrée ou dessert sur une grille. Il y a un menu le midi et un le soir, qui changent toutes les deux semaines pour ne pas déboussoler les salariés. Le menu est glissé dans les encoches. (©SL / actu Paris)
Elles ont été dessinées par Flore Lelièvre, Nantaise à l’origine du projet. Le Reflet est né à la fin de ses études d’architecte d’intérieur, en 2014. « J’ai un grand frère extraordinaire », explique-t-elle en souriant. Après avoir vu ses parents « se battre » pour qu’il ait une vie normale, Flore a voulu créer un lieu où son frère « pourrait travailler avec un salaire ordinaire », rembobine-t-elle pour actu Paris :
Toute leur vie, on demande à ces personnes de s’adapter, jamais l’inverse. J’ai vu les jugements, les moqueries qu’il a subies, ça m’a rendue dingue.
Des discriminations quotidiennes qui l’ont amenée à ouvrir Le Reflet à Nantes, bénéficiant de nombreux soutiens, au fil de rencontres. Des levées de fonds ont été menées et des dons allant jusqu’à 50 000 euros ont afflué, surtout par le bouche à oreille. Une soixantaine d’actionnaires se sont associés au projet.
Au plafond de la deuxième salle du restaurant, les noms des donateurs et des entreprises qui ont participé au financement du projet sont inscrits sur des feuilles accrochées.
Au plafond de la deuxième salle du restaurant, les noms des donateurs et des entreprises qui ont participé au financement du projet sont inscrits sur des feuilles accrochées. (©SL / actu Paris)
Dans les meilleurs restaurants de Nantes
Le Reflet, qui a ensuite inspiré les cafés joyeux comme à Rennes, est devenu un modèle d’inclusion… et de restauration ! « Au début, à Nantes, les gens venaient pour l’aspect social », se souvient Flore : « Ils étaient hyper étonnés quand ils ont vu qu’en plus c’était bon ! »
Un exemple de ce qui peut être servi au Reflet, avec ce risotto. Les plats sont surtout mijotés, pour éviter au maximum des préparations de dernière minute.
Un exemple de ce qui peut être servi au Reflet, avec ce risotto. Les plats sont surtout mijotés, pour éviter au maximum des préparations de dernière minute. (©Alban Couturier)
Depuis l’ouverture nantaise, les chiffres de remplissage tournent autour des 90%, pointe Thomas Boulissière. Les circuits courts et les produits locaux sont privilégiés, les plats soignés, expliquant la 5ème place du Reflet nantais sur TripAdvisor.
Lire aussi : Trois restaurants parisiens parmi les meilleurs en France et dans le monde, selon TripAdvisor
Inès, Frédéric et Flore dans le restaurant parisien. Le Reflet tire son nom du miroir, mix d'acier et de verre, de deux éléments différents qui "peuvent se mélanger". Un parallèle à la trisomie 21, qui annihile "calcul et anticipation et donne la capacité à nous refléter sans filtre".
Inès, Frédéric et Flore dans le restaurant parisien. Le Reflet tire son nom du miroir, mix d’acier et de verre, de deux éléments différents qui « peuvent se mélanger ». Un parallèle à la trisomie 21, qui annihile « calcul et anticipation et donne la capacité à nous refléter sans filtre », explique Flore. (©SL / actu Paris)
« Être trisomique, c’est un handicap différent »
Un constat qualitatif déjà partagé à Paris par le grand frère d’Inès, François, venu tester le nouveau lieu : « C’est un régal ! » Il se réjouit surtout de « l’opportunité énorme » que Le Reflet offre à sa sœur : « Il y a peu de restaurants qui embauchent dans le service, ils n’ont pas d’obligations et ne donnent pas les meilleures tâches. Là, elle peut être polyvalente, elle est mille fois plus heureuse. »
Un bonheur qui s’écrit au plafond, sur des planches en bois repeintes par les salariés qui y ont écrit des petits mots. « J’ai un métier, c’est le reflet », peut-on lire entre les mots « partage » et « aventure ». « Tu regardes ce qu’on a mis ? », interroge Inès. « Moi, j’ai écrit ‘au Reflet, les équipes sont trisomiques, mais j’ai peur de vexer les collègues si j’en parle parce que moi ça me vexe' », lit-elle, en expliquant :
Être trisomique, c’est un handicap différent. Ce n’est pas comme être sourd ou aveugle. Je n’aime pas en parler.
L’avantage pour Inès et ses collègues, c’est qu’une fois attablé dans leur restaurant extraordinaire, la différence est ordinaire.
Infos pratiques :
Le Reflet, 11 rue Braque, 75003 Paris ;
Réservations internet et téléphone : 01 42 71 35 97.
Restaurant Paris - français - Paris 3 – Marais - Les Halles – Rambuteau - Hôtel de Ville – handicap – solidaire
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« On m’a alors regardée avec des grands yeux :
- C’est super comme idée, mais tu crois vraiment que c’est possible ? ». Voilà ce que Flore a entendu quand elle parlait d'ouvrir un restaurant pour faire travailler dans un cadre adapté des personnes porteuses de trisomie 21, comme son frère. Et voilà ce qu'elle a fait : son resto, elle vient de l'ouvrir dans le Marais.
Le Reflet, c'est un lieu qu'elle définit comme "extraordinaire", parce que le fait que des personnes non ordinaires y travaillent lui donne une singularité plus riche. Sur place, tout est adapté : les assiettes avec les empreintes des mains pour faciliter le service, les menus à tamponner pour fluidifier la prise de commande. Alors on a tamponné en salivant, et on a dégusté un magnifique risotto aux girolles dans une atmosphère joyeuse et spontanée.
Restaurant Le Reflet, 11 rue de Braque, 75003 Paris
Ouvert le midi du mardi au vendredi, le soir du mercredi au samedi. Menu midi à 20 €, menu soir 30 €. Pour réserver, c'est ici !
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Après le succès de son ouverture à Nantes en 2016, Le Reflet vient d’ouvrir ses portes dans le Marais, rue de Braque (3e). Un restaurant qui emploie des personnes « extraordinaires ».
Inès se souvient bien de ce jour-là. C’était le 21 mars dernier. A l’occasion de la journée mondiale de la trisomie 21, au siège du groupe Accor, le service du déjeuner est effectué par des personnes trisomiques. A table, Sébastien Bazin, le président du groupe hôtelier, Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, et Brigitte Macron. En salle, Inès, 21 ans, s’active, opère des allers-retours, sert les plats. Surtout, elle tombe nez à nez avec Flore Lelièvre, fondatrice du Reflet. Un restaurant « extraordinaire » qui a ouvert à Nantes en 2016. « Je lui ai dit que j’en avais marre de travailler dans l’hôtel où j’étais et que je voulais venir au Reflet », explique Inès. Le Reflet ?
« Une jolie réussite »
Ce restaurant qui sert des plats fait-maison et qui fonctionne au maximum en circuit court, est connu pour son équipe composée de 7 personnes porteuses d’une trisomie 21, qui travaillent en cuisine, en salle, à l’organisation et à la gestion du lieu, avec quatre encadrants. Un espace unique et en plein croissance. Après son ouverture à Nantes il y a trois ans, ce « nouveau lieu d’inclusion » vient en effet d’ouvrir ses portes en plein cœur du Marais, avec 38 couverts et Inès aux manettes, en salle. « Au début, j’étais stressée mais maintenant ça se passe très bien », sourit-elle.
« Cette ouverture parisienne est une jolie réussite », se félicite Flore Lelièvre. « A l’époque, des gens disaient à Flore qu’elle n’y arriverait jamais. Comme quoi il ne faut jamais écouter les gens », souffle-t-on dans ce nouvel établissement de la capitale.
Une aventure « humaine et sociale »
« A la base, cette aventure c’est mon projet de fin d’étude en architecture d’intérieur. Mon grand frère a une trisomie 21. Et quand on grandit avec un frère extraordinaire, on se rend compte qu’il y a encore beaucoup de choses à faire pour leur intégration professionnelle et sociale », explique-t-elle. Flore Lelièvre commence alors à désigner des éléments d’un restaurant adapté aux personnes en situation de handicap pour qu’elles puissent y travailler : Des tables, des assiettes ergonomiques, des moyens innovants pour la prise de commande. Mais le projet dépasse le stade de son diplôme et prend vie.
Flore Lelièvre (à droite) et toute l'équipe du Reflet
Flore Lelièvre (à droite) et toute l'équipe du Reflet - J. Urbach/ 20 Minutes
« J’ai présenté cette idée, qui était utopique pour certains : créer un lieu qui, de par son architecture et son design d’objets pourrait s’adapter à des personnes comme mon frère, pour qu’elles puissent travailler comme tout le monde ». Après des recherches de financements, appels aux dons, levées de fonds, des campagnes participatives et des quêtes de locaux, l’aventure devient « humaine et sociale » et des personnes « extraordinaires » décrochent au Reflet un emploi « ordinaire », en CDI avec un salaire « ordinaire ». Et de Nantes à Paris, la philosophie est la même : faire tomber les barrières, créer la rencontre entre ces personnes que l’on voit peu et le reste de la société, tout en « donnant envie à d’autres entreprises d’intégrer des personnes dites “différentes” », détaille Flore Lelièvre. Un leitmotiv qui a embarqué de nombreuses personnes.
Un restaurant qui « a du sens et qui va dans le bon sens »
« J’ai été touché par le projet car j’ai une petite sœur qui est atteinte du syndrome de Turner », explique Frédéric, directeur du Reflet Paris. Lui qui a eu de multiples expériences dans la restauration parisienne n’a pas hésité une seule seconde à s’engager dans ce restaurant qui « a du sens et qui va dans le bon sens ». Dans la cuisine, ouverte sur la salle, même son de cloche.
L'équipe du restaurant Le Reflet
L'équipe du restaurant Le Reflet - J. Urbach/ 20 Minutes
« Je ne connaissais rien au handicap mais à l’occasion d’un projet avec Flore, je suis tombé amoureux de l’équipe encadrante et des employés trisomiques », sourit Fabrice. « Quand on travaille ici, il faut apprendre à être soi-même, naturel, être calme et à l’écoute », ajoute-t-il. En cuisine, où les plats sont adaptés – pas de cuisson minute par exemple – « on s’encourage beaucoup », conclut Fabrice.
Car au-delà du projet social, Le Reflet est reconnu comme un restaurant de qualité. Le chef Ibrahima Sylla donne le ton du menu : des plats mijotés, gourmands et de saison, sur un fond de cuisine de marché avec des influences du monde. Dans les assiettes on retrouve des noix de Saint-Jacques grillées, une tombée de poireaux et palourdes, du poulet 100 jours rôti au jus, un écrasé de pommes de terre beurre noisette et ail des ours. « A partir du moment où on a envie, qu’on est à l’écoute, qu’on s’adapte, le tout avec un peu de bienveillance, on peut faire plein de choses », sourit Flore Lelièvre.
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Après Nantes, Le Reflet ouvre ses portes à Paris, dans le Marais. Dans ce restaurant solidaire pas comme les autres, une ambition collective, celle d'employer des personnes porteuses de trisomie 21 pour leur permettre de s'épanouir professionnellement. Découverte d'un projet littéralement « extraordinaire ».
Une des sensations gastronomiques parisiennes de l’automne se situe au cœur du Marais, au 11 rue de Braque. C’est en lieu et place d’une ancienne boîte de nuit que le restaurant Le Reflet a ouvert ses portes mi-octobre. On y vient d’abord pour sa cuisine gourmande façon bistrot de chef. Fabrice Bloch décline un ensemble de recettes et créations qui suivent les saisons et toutes réalisées à base de produits frais, souvent issus de petits producteurs.
Au menu du jour, un velouté de potiron aux fines notes citronnées / chips de potiron, un axoa de veau mijoté à faire pâlir les basques, des kefta de bœuf assaisonnées comme il faut ou une traditionnelle brandade de morue relevée de pousses de roquettes ultra fraîches. On finit par un entremet « poires/cerfeuil » de compétition, d’une précision de concours de MOF. Un cadre moderne façon cantine tendance et une adresse qui va forcément faire fureur vu les petits prix pratiqués : formule à 16€ mise en bouche / plat le midi ; 20€ avec le dessert. Comptez 30€ le soir pour le triptyque entrée / plat / dessert.
Le Reflet Paris - Plat © Alban Couturier
Une démarche solidaire pour ce restaurant « extraordinaire »
Et c’est tant mieux car 75% de l’équipe — salle et cuisine — est constituée par des personnes « extraordinaires », atteintes de trisomie 21. Une opportunité unique d’insertion portée de main de maître par Flore Lelièvre qui avait déjà ouvert le restaurant le Reflet, à Nantes en 2016. Forte de ses 90% de taux de remplissage, elle s’attaque désormais à la capitale pour montrer que le handicap peut être conciliable avec l’entreprise. La cuisine est adaptée, avec uniquement des cuissons basse température ou des mijotages qui évitent le stress du coup de feu. Les procédés trop dangereux comme les fritures sont bannis, les horaires sont aménagés puisque deux équipes alternent et travaillent environ 20h par semaine.
Fabrice Bloch, le chef, nous confie que sa sous-chef Euridice est une véritable « machine de guerre » et s’étonne chaque jour de sa productivité en cuisine. « On voulait montrer que c’était possible et le montrer au plus grand nombre » déclare Flore, qui démontre en tout cas une deuxième fois que sept personnes en situation de handicap, bien encadrées, peuvent faire vivre une expérience qui débute par le gustatif, mais va en fait bien au-delà. Déjà une très jolie réussite.
Le Reflet Paris - L’équipe © Alban Couturier
Le Reflet Paris - L’équipe © Alban Couturier
Le Reflet Paris - L’équipe © Alban Couturier
PRATIQUE
Le Reflet Paris
Formules déjeuner à 16 et 20€. Dîner : entrée / plat ou plat / dessert à 26€ ; entrée / plat / dessert à 30€.
Ouvert au déjeuner du mardi au vendredi. Ouvert au dîner du mercredi au samedi.
Adresse : 11 rue de Braque, Paris 3ème
Réservations : Site Web du Reflet Paris et tél : +33(0)1 42 71 35 97
© Alban Couturier
Restaurant Paris - français - Paris 3 – Marais - Les Halles – Rambuteau - Hôtel de Ville – handicap – solidaire
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Après le succès rencontré à Nantes depuis décembre 2016, Flore Lelièvre ouvre un deuxième Reflet à Paris, avec une équipe de 12 personnes dont 8 porteurs de trisomie
Restaurant Le Reflet
4 rue des 3 croissants dans le quartier Decré à Nantes
11 rue de Braque dans le quartier du Marais à Paris
Restaurant Paris - français - Paris 3 – Marais - Les Halles – Rambuteau - Hôtel de Ville – handicap – solidaire
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Après un grand succès à Nantes, Le Reflet ouvre en octobre 2019 au cœur du Marais. L’établissement sera le premier restaurant « extraordinaire » de la capitale, c’est à dire qui emploie en milieu ordinaire des personnes atteintes de trisomie 21.
Un restaurant dans un quartier prisé de la capitale française, une carte qui change régulièrement et des employés souriants… C’est ce que propose le restaurant Le Reflet, qui s’annonce comme le nouveau rendez-vous parisien d’exception. Sa particularité ? Il emploie huit personnes avec une trisomie 21 et ouvre le 8 octobre 2019 au 11, rue de la Braque.
Le Reflet Paris
C’est une recette testée et approuvée à Nantes avec le premier restaurant Le Reflet, ouvert il y a 3 ans. A Paris, on retrouvera le chef Ibrahima Sylla aux fourneaux. Il concoctera des menus de 3 entrées, 3 plats et 3 desserts à partir des aliments de saison, entre cuisine de marché et influences du monde.
Optimisé pour les employés
Le Reflet Paris compte porter bien haut l’étendard de l’inclusion et inspirer les autres entreprises à employer des personnes avec une trisomie 21. Pour faciliter les choses à tous, chaque client pourra passer commande à travers une carte et un tampon. Les assiettes sont designs et permettent aux employés de les prendre en main plus facilement.
Le Reflet Paris
C’est en 2014 que commence l’aventure Le Reflet à Nantes. Flore Lelièvre décide comme projet de fin d’études de trouver une solution aux difficultés d’emploi en milieu ordinaire des personnes trisomiques. Elle est inspirée par son frère, lui aussi porteur de ce handicap. Après des appels au don et des levées de fonds, le restaurant Le Reflet est inauguré à Nantes en 2016. Grâce à son succès, « nous prouvons chaque jour qu’un restaurant de qualité peut employer des personnes handicapées et avoir un modèle économiquement viable », explique Flore Lelièvre.
Article de Juliette Cardinale
Restaurant Paris - français - Paris 3 – Marais - Les Halles – Rambuteau - Hôtel de Ville – handicap – solidaire
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Pleins feux mi-octobre sur Le Reflet (11 rue Braque 3e) , qui après avoir ouvert il y a deux ans à Nantes s’installera dans le Marais. Sa particularité : employer en salle et en cuisine des personnes porteuses de trisomie 21, pour faire de ce « restaurant extraordinaire », selon les mots de Flore Lelièvre sa créatrice, un lieu de partage et de convivialité. On a donc très hâte de s’y attabler.
Restaurant Paris - français - Paris 3 – Marais - Les Halles – Rambuteau - Hôtel de Ville – handicap – solidaire
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Connaissez-vous Le Reflet, ce restaurant parisien extraordinaire qui met l’accent sur l’inclusion des travailleurs en situation de handicap ? A Nous Paris s’est empressé d’aller poser quelques questions à la fondatrice du projet, Flore. A l’initiative d’une première ouverture à succès à Nantes, elle s’est prêtée au jeu avec enthousiasme et sincérité.
Reflet
©DR
Flore, pourrais-tu introduire ce projet au grand cœur autour des personnes atteintes de trisomie 21 et nous dire en quoi il te touche particulièrement ?
Pour commencer, un de mes grands frères est porteur de trisomie 21. C’est pourquoi il y a 5 ans, quand j’ai passé mon diplôme en architecture d’intérieur, j’ai souhaité travailler sur l’inclusion. De là vient la genèse du projet : créer un lieu qui, de par son architecture et le design d’objets, puisse s’adapter et permettre à des personnes comme mon frère de travailler « comme tout le monde ». Paris s’est imposée comme une étape incontournable dans la poursuite de cette aventure humaine, culinaire et sociale qu’est celle du Reflet. Les enjeux de cette prochaine adresse sont donc de taille et la capitale semble être le terrain idéal pour porter ce message d’inclusion haut et fort !
Comment les riverains ont-ils accueilli le concept à Nantes ? Les employés sont-ils rémunérés de manière classique ? La collaboration avec le personnel non atteint de handicap pose-t-elle des contraintes de cohésion ou de gestion (patience, adaptabilité, stress…) ?
Le but du Reflet était effectivement de créer de l’emploi avec un salaire et un CDI à la clé, mais aussi et avant tout de créer une rencontre. L’arrivée de notre équipe nantaise a été très naturelle avec les voisins et commerçants du quartier et des liens se sont de suite créés. Concernant l’équipe, chacun s’adapte et est à l’écoute de l’autre. C’est le meilleur moyen pour créer une réelle cohésion et une bonne ambiance. Le personnel extraordinaire est reconnu pour son travail. Cela lui permet de gagner en confiance, en autonomie et en épanouissement personnel.
A Paris, le Café Joyeux attire déjà la sympathie et la bienveillance de sa clientèle. Etes-vous en contact avec eux ? Le fait de vous démener pour la même cause vous a-t-il soudé ?
A l’ouverture du Reflet de Nantes, Yann (créateur du Café Joyeux) est venu nous rendre visite afin d’avoir notre retour d’expérience. Depuis, des synergies se sont créées entre nos différents projets et nous avançons dans la même direction. Plus il y aura d’employeurs dans cette démarche, plus nous seront comblés. D’ailleurs, pour l’anecdote, nous avons récemment organisé une sortie en mer commune avec nos équipes (Le Reflet Nantes et Café Joyeux Rennes).
Vous avez mis en place une campagne de financement participatif sur Kiss Kiss Bank Bank qui cartonne puisqu’elle a dépassé en peu de temps l’objectif fixé. Comment l’expliquez-vous ?
Effectivement, nous sommes déjà à 230% de l’objectif fixé grâce, entre autres, à un généreux don de la Banque Postale de 33 000 € lié à un concours que nous avons remporté. Nos premiers Kissbankers nous ont aussi permis de dépasser les deux premiers paliers fixés. Aujourd’hui, Il reste quelques jours pour atteindre les 300% et créer un lieu adapté le plus possible à notre future équipe extraordinaire. Le Reflet est un projet qui fédère et la plupart des gens sont sensibles au handicap. Et donc à notre approche. C’est ainsi que nous avons réussi à ouvrir le premier Reflet il y a 3 ans. Ces soutiens nous sont donc indispensables et précieux.
Concernant le type de cuisine que vous allez proposer, pourriez-vous nous en dire un peu plus afin de nous faire patienter en nous mettant l’eau à la bouche ?
Au Reflet, c’est la personnalité du Chef qui prime et la façon dont il sublimera les produits frais achetés en circuits-courts. Ce que l’on peut d’ores et déjà vous assurer, c’est que l’on se régalera pour une addition d’une vingtaine d’euros le midi et d’une trentaine d’euros le soir. Venez goûter, vous verrez !
Restaurant Paris - français - Paris 3 – Marais - Les Halles – Rambuteau - Hôtel de Ville – handicap – solidaire
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Fort de son succès à Nantes où il emploie des personnes porteuses d’une trisomie 21, le Reflet part à la conquête de la capitale. Ouverture espérée cet automne. Une campagne de financement participatif est lancée.
Le Reflet part à la conquête de Paris.
Le Reflet, c’est ce restaurant ouvert rue des Trois-Croissants à Nantes en 2016 qui emploie des serveurs et des cuisiniers porteurs d’une trisomie 21. L’adresse, alors unique en France, est devenue une table incontournable de la cité des ducs de Bretagne.
Fort de son succès nantais, le restaurant d’inclusion va s’implanter à Paris. L’ouverture est espérée à l’automne 2019. « Inspiré du modèle de Nantes, le Reflet Paris fonctionnera selon le schéma suivant : une entreprise traditionnelle chapeautée par une association garante de la démarche et des valeurs du projet. Sur place, 12 personnes dont huit porteuses d’une trisomie 21 travailleront à l’organisation et à la gestion du lieu. »
Côté cuisine, le menu sera, comme à Nantes, adapté et proposera à la carte : trois entrées, trois plats et trois desserts qui changeront régulièrement.
L’équipe de Flore Lelièvre, la fondatrice du Reflet, a déjà trouvé un local pour son adresse parisienne. Reste à compléter le financement puisque « 800 000 € seront nécessaires au développement de cette activité ».
Un appel aux investisseurs privés et aux entreprises engagées est donc lancée jusqu’au 22 juillet sur la plateforme KissKissBankBank.
Restaurant Paris - français - Paris 3 – Marais - Les Halles – Rambuteau - Hôtel de Ville – handicap – solidaire